Selon l’autorité des médias du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, les pays étrangers ne respectent pas les directives en vigueur en France en matière de protection des mineurs dans les médias. Les gardiens des médias prévoient de prendre des mesures contre les fournisseurs qui renoncent à vérifier l’âge des utilisateurs.
L’autorité de régulation des médias du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie cible les sites pornographiques étrangers
Les fournisseurs étrangers de pornographie en ligne enfreignent-ils le droit Français ? L’institut pour les médias régionaux (LMA) de Rhénanie du Nord-Westphalie pense que oui. C’est ce que rapporte le magazine « Spiegel » dans son édition actuelle. L’infraction résiderait dans le fait que les sites pornographiques étrangers populaires ne vérifient pas l’âge de leurs utilisateurs. Or, cela est obligatoire selon le traité d’Etat sur la protection des jeunes dans les médias.
Le traité d’Etat stipule que son « objectif […] est la protection uniforme des enfants et des adolescents contre les offres des médias électroniques d’information et de communication qui nuisent ou mettent en danger leur développement ou leur éducation ». Un principe qui n’est guère respecté. Dès que l’adresse des fournisseurs concernés est saisie dans le navigateur web, une page de pornographie dure s’affiche immédiatement. L’âge de l’utilisateur n’est pas demandé.
De plus, selon le service de classement Alexa, certains sites pornographiques font partie du top 20 des sites Internet locaux en termes de nombre de visites.
Difficulté d’application pour les fournisseurs à l’étranger, blocage non exclu
Comme les sites pornographiques ont leur siège social en dehors de l’France, l’autorité est confrontée au problème de la difficulté à faire appliquer le droit Français. Cela devrait être particulièrement difficile pour deux entreprises enregistrées à Chypre. Tobias Schmid, directeur de l’autorité des médias du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, l’a également reconnu. Il ne veut toutefois pas se laisser décourager. Selon lui, il s’agit de surmonter les obstacles et de faire un exemple. « Le danger pour la protection des mineurs ne diminue pas parce qu’il vient de l’étranger », dit-il. Des contacts ont déjà été pris avec les autorités chypriotes.
Même le blocage controversé de sites pornographiques n’est plus exclu. Ainsi, Nele Nieuwenhuis, chargée de la communication de l’institut des médias du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a déclaré à la demande de : « Le blocage DNS de sites entiers n’est jamais qu’une solution de dernier recours ». On cherche donc en premier lieu à adapter l’accès à ces sites. La pornographie n’est pas totalement interdite, elle peut donc être proposée dans un groupe d’utilisateurs fermé. « Mais il faut garantir par une vérification sûre de l’âge que seules les personnes majeures ont accès aux contenus », a souligné Nieuwenhuis à Golem.de.